5 CONSEILS DE GUILLAUME NÉRY POUR PARVENIR À SES OBJECTIFS


Atteindre ses objectifs
est l’une des conditions essentielles du succès, que vous soyez sportif, cadre en entreprise, entrepreneur, étudiant, etc. Il y a pourtant deux difficultés majeures : fixer le bon objectif (en entreprise, il est toujours stratégique), et réussir à l’atteindre, malgré les obstacles, les pertes de motivation, les frustrations, la sensation d’avancer trop lentement.
Guillaume Néry, champion du monde d’apnée, connaît bien ces difficultés. La poursuite d’objectifs et la conquête de records, c’est inscrit dans son ADN, encore plus depuis qu’il est devenu apnéiste professionnel. Il a développé, au cours de ses 25 ans de carrière, une méthode pour se fixer les bons objectifs, et y parvenir. Le succès de cette méthode l’a conduit à dépasser à de nombreuses reprises les records mondiaux d’apnée en profondeur, jusqu’au titre de champion du monde. Il a accepté de nous partager sa recette miracle dans une Master Class exclusive sur le dépassement de soi.


1. Se fixer plusieurs niveaux d’objectifs

On ne peut pas tenir à long terme avec un seul objectif : des éléments peuvent survenir et provoquer du retard dans la préparation, jusqu’à rendre la cible inatteignable. Le risque serait alors de se démotiver et d’abandonner le projet. À l’inverse, un objectif atteint plus tôt que prévu stoppe l’élan en plein vol, et la personne risque de ne plus savoir où aller. Une fois l’objectif principal en vue, il est donc nécessaire de l’encadrer avec un but secondaire, plus accessible : l’objectif de progression. C’est comme un objectif minimum, une première étape à franchir. Et à l’inverse, le but principal peut aussi être encadré par un troisième niveau d’objectifs : celui du rêve. Quelque chose de presque irréalisable. On l’écrit, puis on le range dans un coin de sa tête. On ne cristallise pas son attention dessus.

Il s’agit ainsi de se focaliser sur l’objectif principal, en ayant la possibilité de se retrancher sur l’objectif minimum, ou se permettre d’aller jusqu’à l’objectif du rêve. En déterminant ces paliers, le chemin est beaucoup plus clair et balisé.


2. Maintenir une discipline


Cela paraît évident, mais c’est fondamental, particulièrement si les ambitions sont élevées. La discipline, c’est le cadre. Mais pour s’établir sur le long terme, cette discipline doit être réaliste et bienveillante. Réaliste, car il n’y a rien de pire que des règles trop ambitieuses que l’on ne tient pas, et donc qui découragent. Et bienveillante, car il est bon que le cadre soit parfois flexible, pour éviter la frustration. À l’exemple d’un régime alimentaire, il doit parfois être possible de déroger à la règle et ne pas se sentir coupable lorsque l’on s’accorde un écart. Sinon, on ne tient pas dans la durée.


3. Être créatif

Le danger, c’est la routine, la perte de passion. Une discipline sans motivation ne dure pas. Il y a pourtant souvent un impératif de répétition. Mais il s’agit de s’efforcer de se réinventer constamment. Guillaume déclare réserver 80 % de son temps à la répétition d’exercices, qui sont les fondements de sa préparation physique et mentale, et consacrer les 20 % restants à la découverte de nouvelles choses.


4. S’exercer à la patience

La préparation qui précède l’objectif est le pilier de sa réalisation. Et elle est parfois bien longue. Lorsque l’on progresse et que l’on sent pourtant qu’il reste encore beaucoup de travail, on a envie d’aller de plus en plus vite. C’est parfois frustrant. Mais le manque de patience amène parfois à griller des étapes essentielles. À travers son expérience d’apnéiste, Guillaume a compris que la lenteur lui permettrait d’arriver plus loin. Avec la vitesse, le corps s’essouffle et se fatigue plus vite, et ses limites sont plus dures à dépasser. Il faut inscrire la progression dans le temps long et trouver le rythme qui convienne à chacun pour atteindre son objectif.


5. Être lucide sur le niveau d’objectif que l’on se fixe

L’annonce de la performance, en apnée, est cruciale, stratégique. L’apnéiste annonce la veille de la plongée le niveau de profondeur qu’il va atteindre. S’il ne l’atteint pas, il échoue. S’il l’atteint mais que la barre n’est pas assez haute, d’autres feront mieux que lui.

En entreprise, c’est la même chose pour un manager. Annoncer un objectif pour les autres est extrêmement stratégique. Le manager doit trouver le bon objectif à atteindre pour ses équipes, en prenant en compte différents paramètres. La concurrence, le marché, l’état de fatigue de ses équipes, les caractères de chacun. Les objectifs ne sont pas que des chiffres, ce sont des performances concrètes, réalisées par des humains qui vont devoir gérer leurs propres forces et faiblesses. Le manager doit trouver le juste objectif, pour stimuler sans décourager. Donner une ambition sans laisser penser qu’il sera impossible d’atteindre le cap fixé. Et il doit le faire de façon adaptée à chacun : certains ont besoin d’être ultra challengés pour être performants, d’autres ont besoin d’être dans un climat de confiance et de sécurité pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’ « annonce » en apnée est un très bon parallèle.

Une fois faite, elle ne peut plus être modifiée. C’est une longue réflexion autour de la prise de risque. Chaque compétiteur ignore l’annonce des autres adversaires, la seule référence est sa propre capacité. Après s’être prononcé, l’apnéiste doit attendre, et passer la nuit avec cet engagement pris avec soi-même. Lors des championnats du monde individuel en 2011, deux grands apnéistes, tous deux de grands compétiteurs dans l’âme, ont chacun annoncé 118 mètres de profondeur. Guillaume avait quant à lui annoncé 117 mètres. Les deux ont échoué, et Guillaume a atteint son objectif, plus raisonnable, qui l’a mené au titre de champion.

Retrouvez plus de conseils sur le dépassement de soi et l’atteinte de ses objectifs dans la Master Class de Guillaume Néry.

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